Pause-café colombienne

Toune de circonstance à Jordan : Caffeine – Patty Larkin

Toune de circonstance à Jade : Café de Flore – Doctor Rockit

J246-245 (06 – 16 mars 2016):

Jade convainc Jordan de rester une journée de plus à Medellín histoire de compléter des trucs dont on n’a pas pris le temps de faire encore, dont nos rapports d’impôts. On part donc le lendemain. Levés très tôt, on est prêt à partir quand le ventre de Jade commence à faire des siennes. Après plusieurs aller-retours à la toilette, on décide tout de même de partir question de simplement sortir de la ville pour aujourd’hui. Comme Jade est malade, on s’enligne pour trouver un hôtel, mais comme ceux-ci sont vraiment disparates à la sortie de la ville et/ou hors de prix, on franchit 50 km et 1000 m de dénivelée où cette dernière vomit à chaque tronçon de 10 km avant d’en trouver un qui nous convient. Jade passe le reste de l’après-midi à dormir, alors que Jordan visite la sympathique petite ville de Versalles entre deux buñuelos. Les prochains jours se passent dans les montagnes et le long d’une rivière assez importante où d’étranges campements intriguent Jordan. Après investigation, on découvre que ce sont des chercheurs d’or, ce qui expliquent pourquoi autant d’hommes se promènent en bottes à vache et couverts de boue! On arrive au matin du 10 mars à la Hacienda Guayabal, tout près de Chinchiná, dans le but de visiter cette plantation de café et d’y dormir. Malheureusement, on ne peut y camper et les chambres étant un peu dispendieuse pour nous, on se résigne à ne faire que la visite. Par contre, cette dernière en valait vraiment la peine! Le tout est extrêmement intéressant et on y apprend tout de la culture, la transformation et la préparation du café. Jordan était un poisson dans l’eau lors de la dégustation et était ébahi par les conditions de travail aux champs très difficiles, car il faut savoir qu’en Colombie, la récolte se fait toujours à la main et que les caféiers poussent dans des pentes presqu’à la verticale. On repart donc complètement enchanté à la recherche d’un endroit pour la nuit et s’arrêtons à Santa Rosa, où les pompiers ne veulent pas de nous (encore) et nous renvoient à une chouette hostel où on campe dans le garages à scooters. Laissez-nous vous dire qu’il y avait une légère odeur d’essence!

Histoire de nous ralentir étant donnée l’arrivée de Josiane prochainement avec nous, on décide de faire un petit croche vers Salento et la vallée de Cocora. On monte beaucoup cette journée-là et arrivons fatigués et complètement trempés à un petit hostel où on peut camper. On part visiter la vallée du Cocora le lendemain à vélos non-chargés et trouvons très belle cette dernière avec sa route tranquille jalonnée de vaches broutant au pied des montagnes peuplées de l’arbre national colombien, le palmier à cire du Quindío, la plus grande espèce de palmier au monde (50-60 m). En soirée, on a droit à un GIGA orage qui laisse plusieurs tentes complètement effoirées par terre. Notre fidèle demeure reste quant à elle bien droite et son contenu aussi sec que la tonne de biscuits sodas que Jade mange voracement dernièrement. Par rapport aux averses, on en a droit de façon presque journalière depuis notre départ de Medellín.

Après avoir dégusté chacun une truite vraiment trop bonne, nous quittons Salento par une petite route non-pavée qui mène à Armenia. En gros, on est presque seul sur la route qui longe d’autres plantations de caféiers. Rendu presqu’à la fin, on croise un groupe de cyclistes de montagne qui ont l’air désemparés. À peine deux kilomètres plus loin, on arrive en plein milieu d’une altercation où des gens se courent après avec des machettes en criant. Hum… On décide d’attendre un peu avant de continuer notre route, notre pince Leatherman ne faisant pas le poids ici comme arme blanche. Le groupe de cyclistes nous rattrapent et, en jasant, nous apprennent que des gens ont tenté de voler un des vélos de leur groupe. Mettons que ces gars-là n’avaient pas des vélos de pauvres, et même que les nôtres faisaient pâle figure à côté des leurs. La police arrivent rapidement et nous pouvons continuer notre route sans problème par la suite. On se rend jusqu’à Tabeida où les pompiers nous prennent enfin! Le lendemain, on se gâte et filons jusqu’à Buga où les pompiers reprennent leurs vieilles habitudes et nous disent non. L’hospitalité des pompiers semble être de plus en plus en demande par les voyageurs et ceux-ci nous expliquent qu’ils ont eu par le passé de mauvaises expériences avec certains, ce qui explique leur position actuelle. Par contre, ceux-ci sont vraiment gentils et, en plus de nous offrir un tinto bien sucré, nous réfèrent à un couple qui prend les voyageurs chez eux. On atterrit donc dans la famille de Walter et Isabella, avec leurs trois enfants et trois chiens. Par une chance inouïe, ceux-ci ont une petite entreprise de couture sul side et se proposent de faire quelques réparations sur les sacoches avant de Jordan qui nécessitent un peu d’aide. Et ils ne veulent pas se faire dédommager! On n’en revient tout simplement pas.

Le blitz de générosité des Colombiens se poursuit au lendemain alors que nous nous faisons payer des arepas sur le bord de la route par un cycliste, donner 2000$ COP par un couple âgé en auto qui veulent qu’on se paye des gaseosas et finalement une boutique de vélo qui ne veut seulement que 7000 $COP (<3$CAN) pour avoir tout changer les câbles et gaines des deux vélos (ça avait rapidement rouillé après le Darién). On est littéralement estomaqué par la générosité colombienne. Ce pays a vraiment beaucoup à donner. Vraiment, une destination de rêve pour les cyclistes (accotements larges, boutiques très bien nanties, etc.).

Et là aujourd’hui, on est à Palmira à attendre Josiane qui arrive en fin de journée. Elle pédalera avec nous pour le prochain mois à travers les montagnes de la Colombie et de l’Équateur. De belles semaines sont à prévoir. Et de bonne montées!

Bye!

Jade et Jordan

♥