Sur le petit plateau pour aller voir des volcanos

Toune de circonstance à Jordan : The lonely shepherd – Gheorghe Zamfir

Toune de circonstance à Jade : Aquarius (Let the Sunshine in) – The Fifth Dimension

J283-296 (12 – 25 avril 2016):

Après avoir dit au revoir à Josiane et s’être plantée élégamment (Jade) en traversant une track de chemin de fer (oui, ça arrive même après près de 15 000 km!), on quitte la grande route en direction du Quilotoa, un gigantesque volcan éteint juché à près de 4000 m d’altitude et maintenant rempli d’eau. Ça monte rapidement, mais la tranquilité et la beauté des lieux viennent plus que compenser. On finit la journée au pied de la côte menant à Sigchos où nous campons sur le seul spot au niveau dans l’enclos de moutons d’un vieux couple de locaux bien hospitaliers. Après Sigchos, la route se gâte un peu et devient une belle trail de rednecks adeptes de bouette. En effet, cette section est en cours de travaux majeurs de construction et la machinerie est quelque peu imposante. Malgré tout, on parvient à se rendre à Chugchilán où on déniche le plus chouette hostel du voyage: The Black Sheep Inn. Véritable coup de coeur, pour un prix dérisoire (pour les cyclistes seulement!), on est logé dans un hostel écologique avec toilettes au compost, salle de yoga, repas végétariens, cafés et pâtisseries à volonté. Ah oui, et un poêle à bois. On y fait la connaissance de deux sympathiques Américaines qui nous proposent de se joindre à elle — et leur auto — pour une virée au Quilotoa. Vraiment impressionnant. On y fait une randonnée d’~ 4 heures autour de celui-ci et descendons même tout au fond de la lagune. La remontée n’est pas facile, car c’est vraiment en pente et ce ne sont pas des muscles que nous utilisons souvent. Une alternative existe, mais pas question de s’y laisser tenter — des ânes!

On revient en début d’après-midi et passons le reste de la journée à lire et manger les pâtisseries gratuites. La place est tellement belle qu’on décide d’y rester une journée de plus et de vraiment R-I-E-N faire. On profite donc des hamacs et de la salle de yoga (Jade).

On quitte le lendemain et entamons la montée vers le Quilotoa, cette fois en vélo. Pas mal plus tough! Vers la fin de celle-ci, le gradient s’accentue et l’altitude n’aidant pas, on finit la côte en poussant. On dort en arrière d’un magasin d’artisanat pour la nuit, et on en profite pour se greyer de cache-cous et tuques pour les nuits et journées froides qui s’en viennent. Ce fût apprécier le soir même à 3800 m d’altitude dans la tente.

S’ensuit le fameux tremblement de terre.

Jade pensait que Jordan lui faisait un coup, mais s’est vite rendu compte que non. C’était donc un lourd camion qui passait sur la route tout près? Non. C’était notre premier tremblement de terre. Tous les chiens du village gueulaient comme pas possible. Mais pas les moutons qui dormaient à côté de nous. On en conclut à ce moment que c’est un bébé tremblement de terre.

On poursuit donc sans soucis le lendemain et rejoignons la Panam pour filer jusqu’à Ambato. La Casa de Ciclista ne semblant pas ouverte à notre arrivée, on se rabat sur une petite chambre d’hôtel du centro. C’est alors qu’on découvre l’ampleur du séisme de la veille et les dizaines de courriels de personnes inquiètes… Oups! On avait même eu le temps d’être fiché dans la liste des disparus canadiens — merci maman Jade! On a vraiment été touché par tous ces messages, dont certains venaient de parfaits étrangers. Promis juré, à la prochaine secousse, on fait un SPOT tout de suite après même si ça nous semble bénin!

On réussit au réveil le lendemain à entrer à la Casa de Ciclista. Jordan a droit à un ajustement du vélo en règle, avec des lasers pis des rapporteurs d’angle pis toute. On espère que ça va aider! Au lendemain, on décide d’y laisser les vélos deux jours histoire d’aller voir ce qu’il se passe de beau à Baños. Et oui, on se gâte: le bus. À 2.20$US pour les deux pour une ride d’~ 1 heure, avec en prime un film d’Indiana Jones, ça vaut la peine. À peine arrivés, on réalise que c’est hyper touristique, mais on y profite quand même des eaux thermales chaudes — casques de bain obligatoire — et du bon café. On visite la Ruta de las Cascadas le lendemain matin avec comme moyen de transport un bus à 2 étages. De par son nom, vous comprendrez qu’on a vu ben des chutes, dont la fameuse Pailón del Diablo. En plus des attractions naturelles, le bus s’arrête à plusieurs sites où il est possible — moyennant des frais supplémentaires — de pratiquer des sports extrêmes, i.e. tyrolienne, balançoire géante, etc. Comme on est sur un budget limité, ben nous on caressait des chiens errants et/ou pilait dans du ciment frais (Jordan) pendant que les autres touristes avaient l’adrénaline dans le tapis. D’un autre côté, en observant plus attentivement les installations, on s’est dit qu’on passerait notre tour même si on avait le budget d’antan de Lise Thibault. Mettons que la CSST n’a pas de ramifications en Équateur.

Après une grasse matinée à n’en plus finir pour Jade, on est de retour à Ambato pour un nouveau départ avec les vélos. Direction le volcan Chimborazo, le point sur la terre le plus proche du soleil. Notre hôte à la Casa de Ciclista, Leonardo, nous suggère pour y aller d’emprunter la Via Flores. Bon choix! En gros, au lieu du son agressant des autos/camions, c’est le son apaisant d’une rivière qu’on longe presque toute la journée qui nous attend. À mesure qu’on progresse, il devient de plus en plus possible de voir le volcan au loin. Par contre, les nuages veulent littéralement pas se tasser! Afin d’essayer de le photographier dans les conditions idéales, on décide de camper à côté d’une petite église pour la nuit, où on a une vue complète sur la montagne. Malheur, le brouillard s’installe et ne partira qu’en fin d’avant-midi suivante. On quitte donc le lendemain, bredouilles, et continuons la montée qui nous mène jusqu’à 4400 m d’altitude, un nouveau record pour nous. En fait, on n’arrête pas de briser nos records ces temps-ci! Peu après, on réussit à l’apercevoir presqu’au complet. Il ne manquait plus que Baltazar Ushca — le dernier marchand de glace du Chimborazo (documentaire à écouter!) — pour rendre cette journée magique! On aurait aussi pu parler des lamas et guanacos qui pululent le paysage. Dans le cas de Jordan, c’est presque ordinaire, car après tout, il vient d’un village spécialisé dans leur élevage et accouplement. Après une descente vraiment longue où Jordan à failli se planter à très haute vitesse parce qu’il était absorbé par les aqueducs à flancs de montagnes, on retrouve la Panam et arrêtons ça à Cajabamba, où les pompiers nous accueille. Le lendemain, il se produit un événement rare ces derniers temps: on avance aisément. C’est tellement facile qu’on s’arrête vérifier la carte pour voir si on n’est pas perdu! Bien sûr, ça finit par se corser, avec entre autres de bonnes montées, de la pluie, du brouillard et du vent qui vient gâcher la descente finale jusqu’à Alausí. 

On était parti pour n’y rester qu’une seule nuit. Toutefois, Jade en avait marre de tuer des milliers d’arbres de par sa consommation plus qu’excessive de papier de toilette — lire elle a la diarrhée depuis un moment. Soupçonnant des parasites, direction l’hôpital publique! Bonne nouvelle, tout est gratuit et on a bel et bien des parasites! Laissez-nous vous dire que ce fût une expérience enrichissante et dénuée d’intimité:

  • Les gens entraient et sortaient de la pièce alors que l’infirmière nous piquait les fesses.
  • La salle d’attente était rivée à la salle de triage alors que Jordan se faisait mesurer/peser. Le monde était bien impressionné de sa grandeur. Ce dernier a d’ailleurs sûrement dû laissé des bouts de front dans les cadres de portes de la caserne de pompiers de Cajabamba!
  • Pendant la consultation avec la docteure, les gens entraient sans hésitation dans le bureau du médecin. Une chance qu’on n’avait pas de colonoscopie à faire!

Tout est quand même bien qui finit bien. On a eu du super service et une panoplie de médication pour les prochains jours.

Maintenant, direction Cuenca!

Salut!

Jordan & Jade

Laisser un commentaire